À Guichen, une ouverture de classe refusée au collège Noël-du-Fail

Source Ouest France

Une entrevue avec les représentants des parents d’élèves (FCPE) du collège Noël-du-Fail, à Guichen, à l’inspection académique a eu lieu lundi 22 juin 2020 pour dénoncer la rentrée scolaire 2020-2021.

L’ouverture du collège de Guipry-Messac devait soulager les effectifs de celui de Guichen à la rentrée 2020, avec une estimation à 738 élèves.

En réalité, ils seront 783, le même nombre qu’en 2019. Dans ce contexte, les effectifs des classes de 5e inquiètent particulièrement l’équipe pédagogique et les parents d’élèves : 205 élèves seront répartis sur sept classes auxquels se rajoutent cinq élèves en classe Ulis (Unité localisée pour l’inclusion scolaire), soit sept classes à 30 élèves.

Parmi les 30 élèves, seront également accueillis l’an prochain une vingtaine d’enfants à besoins particuliers, dont certains seront accompagnés d’une AESH (Accompagnant des élèves en situation de handicap).

À cela se rajoute une partie des élèves qui sortent fragilisés du contexte particulier du confinement et pour lesquels un suivi plus personnalisé est requis. Qui plus est, le collège enregistre une perte de certains postes d’enseignement et d’encadrement, rendant la qualité de ces fonctions moins performante.

« Nous avons 210 élèves de 5e, résument Dominique Bonniou et Estelle Thuet, pour le collectif des enseignants. Le directeur académique a figé les inscriptions pour tout nouvel élève de 5e arrivant sur le secteur, ce qui empêche le niveau 5e de passer à 211, nombre minimum prérequis pour ouvrir cette 8e classe. »

Une décision réfutée par tous les acteurs, car elle va à l’encontre du droit des familles à scolariser leurs enfants dans un collège de secteur (selon la constitution de 1946), et n’envisage pas les transports

 

Des conditions matérielles difficiles

Qui plus est, de nombreux problèmes matériels surgissent. Comment accueillir les élèves, notamment au regard du protocole sanitaire exigé ?

 

« Sur le collège, 17 classes font moins de 50 m², obligeant déjà les élèves à travailler masqués pour respecter les distanciations et parfois avec des tables tournant le dos au bureau de l’enseignant », déplorent les enseignantes.

Comment travailler dans les laboratoires (chimie, langues) ? Comment dans ces conditions réussir l’inclusion des élèves de classe Ulis ? Comment leur offrir un environnement adapté à leurs singularités et à leurs besoins ? De plus, certaines actions pédagogiques ne pourront plus être maintenues (des coûts trop élevés en termes de transport et d’encadrement).

 

Tous unis autour d’un préavis de grève

« Une demande d’ouverture d’une 8e classe de 5e est pour nous impérative, car nous refusons cette situation », martèle le collectif des enseignants.

 

Le 22 juin, le directeur académique a trouvé les arguments présentés légitimes, mais « il nous a incités à travailler en demi-groupes », dit le collectif, qui rappelle par ailleurs le gel de toute nouvelle inscription sur le niveau.

Parents et enseignants restent mobilisés. De nouvelles actions sont prévues à la rentrée pour faire entendre leurs revendications et leurs arguments. Ils sont soutenus par les élus. « La commune soutient cette action, car pédagogiquement il est impensable de pouvoir faire cours correctement dans ces conditions », soulignent Dominique Delamarre, maire, lui-même ancien enseignant, et Didier le Chenechal, maire de Lassy.

Présente à leurs côtés, Michèle Motel, conseillère départementale, confirme ces propos : « L’inégalité des chances dans un tel contexte se trouve renforcée. J’espère que l’inspection académique entendra ce message et réagira. »

Une lettre va être envoyée par voie hiérarchique à l’académie et un préavis de grève va être déposé.

La FCPE invite les nouvelles familles de Guichen ayant un enfant né en 2008 à se recenser en la contactant au plus vite : delanoue@orange.fr et quenouillere.anne@orange.fr

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